Alimentation animale Maïs compétitif
L’écart de prix avec le blé oscille entre 15 et 20 €/t en France. Mais il pourrait assez vite se réduire.
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«Le maïs reste compétitif par rapport au blé chez les fabricants d’aliments du bétail (Fab) », affirme Arthur Boy, chargé de mission économie à l’AGPM (1). Au 17 septembre 2020, l’écart de prix avec le blé rendu Centre-Bretagne atteignait 16,50 € sur l’échéance octobre-novembre. « Cela fait quelques semaines que cet écart oscille entre 15 et 20 €/t », chiffre l’expert. Si les prix du maïs ont progressé légèrement sur le marché physique français depuis début août, ceux du blé ont, eux, beaucoup augmenté à cause du contexte international : demande importante à l’export (pour du blé russe notamment), conditions de semis en mer Noire très mauvaises pour la nouvelle campagne… D’où ce différentiel de prix entre les deux matières premières pour l’alimentation animale.
3,2 mt consommés
Au total, les utilisations du maïs français par les Fab sont projetées à 3,2 millions de tonnes (Mt) en 2020-2021 par FranceAgriMer, contre 2,8 Mt pour la campagne précédente. Mais cette progression de 400 000 t est loin d’être suffisante pour que les stocks restent au même niveau. Car dans le même temps, la collecte française devrait faire un bond de 1,6 Mt malgré la sécheresse (11,8 Mt en 2020-2021, contre 10,2 Mt en 2019-2020). Les stocks de report sont ainsi annoncés à 3,1 Mt en 2020-2021 (contre 2 Mt en 2019-2020).
Toutefois, la meilleure compétitivité du maïs pourrait s’amoindrir avec une possible baisse des prix du blé lorsque la Russie va commencer à beaucoup exporter. Ce qui réduirait l’écart de prix entre les deux céréales. « À moins que le cours du maïs français baisse un peu aussi, car nous sommes actuellement à des niveaux assez élevés au regard des stocks qu’on a pour le moment », analyse Arthur Boy. D’autant plus qu’il s’agit de cotations avant récolte. Début octobre, il y aura la pression « récolte » et il est probable qu’alors les prix diminueront. Le spécialiste anticipe toutefois une baisse plus importante du blé que du maïs.
Isabelle Escoffier
(1) Association générale des producteurs
de maïs.
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